Avec tout ce qu’on a pu voir dans le précédent article, on remarque qu’il peut être complexe d’adopter une stratégie cloud adaptée à son organisation.
Pourtant, en suivant une approche structurée, vous pouvez maximiser les bénéfices tout en limitant les risques. Voici les étapes clés à suivre pour vous assurer de bien construire votre stratégie cloud.
1 - Former votre équipe technique
C’est le premier élément à vérifier car il peut être rédhibitoire pour votre stratégie cloud. Vous devez absolument choisir une plateforme qui pourra être utilisée par vos équipes techniques. Donc avant de plonger dans les autres composantes qu’on verra juste après, assurez vous de vérifier les points suivants :
- Maîtrise de la plateforme : sélectionnez les plateformes cloud qui sont maîtrisables par vos équipes
- Formation : ne négligez pas la formation de vos équipes. Si vous remarquez qu’elles ne sont pas totalement à l’aise avec la plateforme sélectionnée, investissez dans des formations certifiées pour les faire monter en compétences et leur montrer qu’elles ne sont pas lâchées en pleine nature.
Même si vous n’utilisez pas de cloud, il est impératif que vos équipes aient les compétences nécessaires pour pouvoir l’utiliser en cas de besoin. D’ailleurs, le cloud va ajouter une dimension Devops, c’est-à-dire qu’il faudra pouvoir traiter la partie chiffrement et script.
Faites aussi attention à présenter le sujet en douceur pour ne pas brutalement remettre en cause l'expertise de vos équipes.
2 - Identifier les situations où vous souhaitez utiliser le cloud
- Situations favorables : Identifiez les cas d’usage idéaux pour le cloud :
- Besoin de démarrage rapide de projets (réduction du « time to market »)
- Stratégie d’un fournisseur incontournable : Services packagés comme les solutions collaboratives (Google Drive, Microsoft 365)
- Utilisation intermittente (exemple : plan de reprise d’activité en cas de sinistre)
- Besoin de disposer de machines spécifiques pour une durée limitée
- Télétravail et éclatement géographique, accessibilité via Internet (connectivité et sécurité incluses)
- Qualité de la solution cloud versus solution disponible en mode auto-hébergé
- Learning curve, apprentissage d’une technologie nouvelle
- Simplicité de mise en place
- Limites :
- Identifiez les situations défavorables, comme des coûts variables ou élevés, des options complexes à maîtriser, ou une stratégie de verrouillage du fournisseur, solution alternative plus simple.
En fonction de ces éléments, vous pouvez dégager un certain nombre de situations où le cloud est une option intéressante. Mais vous avez aussi tout intérêt à prioriser les solutions cloud que vous utilisez déjà afin de les rentabiliser au maximum (beaucoup d’options redondantes entre les fournisseurs, risque d’acheter deux fois le même service)
3. Prototyper pour tester la faisabilité
A ce stade, on peut dire que la partie théorique a été finalisée. Maintenant, vous devez vous assurer de la faisabilité de votre projet cloud. Donc avant un déploiement complet, testez vos hypothèses à plus petite échelle via un Proof of Concept (POC) :
- Formation : Utilisez un projet pilote pour familiariser vos équipes.
- Compatibilité technique : Assurez-vous que les solutions choisies s’intègrent bien à votre système existant.
- Pertinence fonctionnelle : Validez que les outils répondent à vos besoins.
Cette partie suppose que vous puissiez générer des micro-paiements et que vous ayez un budget pour tester.
Une erreur à ne pas commettre est d’oublier de centraliser les comptes racines, c’est-à-dire de ne pas avoir de visibilité sur tous les comptes créés sur le cloud. Vous risquez d’être en difficulté le jour où un collaborateur quitte l’entreprise et qu’il a oublié de vous donner les identifiants de ces comptes. Pour y remédier, utilisez des keepass comme bitward ou autre.
4. Examiner les tarifs et les CGU
Il vous reste à passer en revue les tarifs proposés par les fournisseurs car même s’ils peuvent paraître simples à première vue, il peut souvent y avoir des frais cachés ou des clauses limitantes.
- Tarifs : soyez vigilant aux grilles tarifaires, aux coûts cachés et à la croissance des volumes. Suivez vos coûts pour éviter les dérapages.
- Conditions générales d’utilisation (CGU) : analysez les contrats pour comprendre les garanties, les responsabilités et les limitations. Posez des questions précises et fixez des limites claires avec le fournisseur
Un exemple pour mieux illustrer le propos : si vous comparez ChatGPT et Mistral pour leurs solutions cloud, évaluez leurs CGU en termes de protection et de traitement des données. Avec une analyse approfondie des conditions proposées, vous trouverez rapidement les différences critiques pour la conformité et la sécurité.
5. Avoir un plan de sortie pour ne pas être bloqué le jour pour anticiper d’éventuels problèmes
Enfin, il reste la partie service client et plan de sortie. Renseignez vous sur l’efficacité du support des plateformes que vous aurez choisies. Plus précisément, voici ce qu’il faut garder à l'esprit :
- Support et SLA : Privilégiez un fournisseur avec un service de support réactif, une garantie de disponibilité (à travers un accord de niveau de service ou SLA) et une réponse rapide aux incidents.
- Plan de sortie : Prévoyez une stratégie de réversibilité pour éviter d’être coincé avec un fournisseur unique.
Changements tarifaires : Assurez-vous de pouvoir réagir aux évolutions des coûts.
Conclusion
Construire une stratégie cloud efficace peut sembler complexe, mais avec des clés de lecture présentées, vous pouvez transformer ce défi en une opportunité.
En formant vos équipes techniques, identifiant les cas d’usage pertinents, et réalisant des POC, vous pouvez déjà avoir une bonne vision sur la faisabilité de votre projet. Reste à vérifier les coûts et conditions des fournisseurs et prévoir un plan de sortie pour anticiper le changement de prestataire cloud.